Depuis plusieurs semaines, la CGT combat la énième « réforme » de l’assurance chômage imposé par le gouvernement aux ordres du MEDEF.

énième attaque sur les Privés d’Emplois – (cgtud73.fr)

Ci dessus, notre précédent article rappelant notamment les VRAIS chiffres du chômage en Savoie.

Notre tract distribué:

[pdf-embedder url= »https://cgtud73.fr/wp-content/uploads/2023/01/Prives-demploi-janvier-fevrier-2023.pdf » title= »Privés d’emploi janvier février 2023″]

La CGT refuse que les travailleurs privés d’emplois servent de bouc émissaires. La CGT refuse que les droits de ces travailleurs soient réduits. La CGT refuse l’appauvrissement d’une partie de plus en plus importante de notre population.

De l’argent, il y en a!!! Regardons le rapport OXFAM!

Ci dessous, l’interview réalisé par le journal L’Humanité du porte parole de l’ONG.

Quentin Parrinello, Oxfam : « Les inégalités sont le résultat d’un choix politique »

Alors que s’ouvre, ce lundi, le forum économique de Davos, Oxfam publie un rapport montrant que, depuis 2020, les 1 % les plus riches ont capté les deux tiers des richesses produites dans le monde. Les explications de Quentin Parrinello, porte-parole de l’ONG.

Publié le

Lundi 16 Janvier 2023

La 53e édition du Forum économique mondial, qui réunit une grande partie des décideurs du monde capitaliste, s’est ouverte à Davos, en Suisse, ce lundi. Dans le même temps, l’ONG Oxfam publie un nouveau rapport accablant sur la concentration des richesses produites dans le monde. Depuis 2020, les 1 % les plus riches ont capté près de deux tiers des richesses créées, alors que la guerre en Ukraine, l’inflation, les différentes crises économiques et sanitaires ont accéléré les inégalités. Entretien avec Quentin Parrinello, qui a corédigé ce rapport.

Depuis dix ans, vous publiez un rapport annuel qui pointe les inégalités entre les plus riches et les plus pauvres dans le monde. Cette année, la situation a-t-elle évolué ?

On remarque que la concentration des richesses s’accélère. Les 1 % les plus riches ont capté, depuis deux ans, deux tiers des richesses créées. Sur la dernière décennie, il s’agissait plutôt de 54 % des richesses produites. Dans le même temps, on a vu pour la première fois depuis vingt-cinq ans une augmentation de l’extrême pauvreté dans toutes les régions du monde. Jusqu’à présent, elle restait localisée en Afrique subsaharienne.

Vous êtes également l’auteur de la partie consacrée à la France. Les inégalités y sont-elles aussi importantes ?

La France est un bon cas d’étude de ce qui se passe à l’échelle internationale. Les milliardaires français vont très bien (voir notre infographie – NDLR). Depuis deux ans, les dix premiers ont gagné 189 milliards d’euros. C’est l’équivalent de deux années de factures d’énergie et de carburant de l’ensemble des ménages français. La fortune du Français Bernard Arnault, l’homme le plus riche du monde, s’élève à 204 milliards de dollars (selon les dernières données de Forbes – NDLR). Si une personne très chanceuse avait gagné tous les jours au loto depuis l’armistice de 1918, elle n’aurait même pas la moitié de sa fortune. L’enrichissement des milliardaires a été sans précédent en 2021 tandis qu’une succession de crises frappe les plus précaires. À cela s’ajoute la hausse des dépenses contraintes (loyer, factures d’eau, d’électricité, de gaz, de téléphone…) liée à l’augmentation du coût de l’énergie. Celles-ci pèsent plus dans le budget des plus précaires, 60 %, que dans le reste de la population, 30 % (selon le rapport annuel de l’état de la pauvreté en France réalisé par le Secours catholique – NDLR).

En 2022, 80 milliards d’euros ont été versés en dividendes aux actionnaires du CAC 40. C’est un record. La même année, selon l’Insee, un Français sur dix dit avoir sauté des repas faute de moyens…

Face aux crises, beaucoup d’argent a été injecté dans les marchés financiers de la part des banques centrales pour éviter que ceux-ci ne s’écroulent, entraînant avec eux les entreprises appartenant aux milliardaires. Il y avait mille et une autres manières d’intervenir. Le gouvernement a choisi celle-là. L’intervention publique, et non pas des décisions stratégiques, a permis l’enrichissement des plus riches. Tout comme la mise en place de boucliers tarifaires et de remises à la pompe, qui ont aussi profité aux milliardaires et ce peu importe leurs revenus. Au total, pour ces mesures, la France a dépensé plus de 50 milliards d’euros. Il fallait les prendre, mais mieux les cibler.

Si les milliardaires s’enrichissent, qui paye ?

La concentration des richesses s’est accélérée pendant la crise, et pour autant le gouvernement fait payer la facture aux plus précaires. Avec Macron, la baisse ou la suppression des impôts sur les plus riches (comme l’ISF) s’est accélérée. C’est un choix politique. Il existe plein d’alternatives qui ont déjà été testées dans le passé où les riches sont mis à contribution. Aujourd’hui, tous les gouvernements, pas seulement en France, font le choix inverse. Ils décident de réduire les dépenses publiques et de mettre en place des politiques d’austérité. En France, notre système de redistribution (éducation gratuite, système de santé en partie gratuit, protection sociale…) permet de limiter les inégalités, mais la diminution de ces dépenses met le système de plus en plus sous pression.

Si la taxation des plus riches a déjà fait ses preuves par le passé, pourquoi n’est-elle pas mise en place aujourd’hui ?

Les inégalités ne sont pas une fatalité, mais le résultat d’un choix politique. Lorsqu’on a une concentration de la fortune des milliardaires qui s’accélère et qu’on ne met rien en place pour l’en empêcher, elle augmente. Alors même que le FMI assure que le ruissellement ne fonctionne pas, le gouvernement pense toujours que baisser l’impôt des plus riches va relancer la croissance. Ça ne fonctionne pas, surtout en situation de crise, et c’est encore plus problématique quand, par aveuglement idéologique, on fait payer la facture aux plus précaires.

Depuis l’annonce de son projet de réforme des retraites, l’exécutif martèle que la seule solution possible pour financer un système menacé par un déficit annoncé de 12 milliards d’euros est de repousser le départ de l’âge légal…

Le fameux déficit des retraites, qui est annoncé comme incontrôlable par le gouvernement, pourrait être résorbé avec une taxe annuelle de 2 % sur la fortune des milliardaires français. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de réforme des retraites à faire. Il faut revaloriser les petites retraites, les bas salaires et réduire les inégalités de rémunération entre les femmes et les hommes. De cette façon, les travailleurs cotiseraient plus pour la retraite et le déficit pourrait être comblé. On a les moyens de faire contribuer les plus riches et ceux qui s’enrichissent.