Ce sont près de 250 manifestations qui sont organisées en France ce jour.
Nous trouverons ci dessous un rappel historique du 1er MAI rédigé par notre regretté Michel ETIEVENT.
« En mai, fais ce qu’il te plaît ». La formule est tentatrice. Mai, mois du muguet et des parfums de rue. C’est aux Etats Unis qu’il faut rechercher les racines de ce jour de cris. Un 3 mai 1886, les syndicats américains réclament l’instauration de la journée de 8 heures. Une manifestation à Chicago tourne au drame. On compte des dizaines de morts. Trois ans, plus tard en 1889, les socialistes français réunis en congrès décident « d’organiser une manifestation à date fixe de manière que dans tous les pays à la fois, les travailleurs mettent en demeure les pouvoirs publics de réduire légalement à huit heures la journée de labeur ». L’horaire de travail à l’époque est de dix heures, souvent douze heures par jour, parfois 14 heures. On recense par exemple aux Mines de la Plagne, des journées de treize heures, aux hauts fourneaux de Briançon, elles atteignent régulièrement quatorze heures.
Sur proposition de l’AFL principal syndicat américain, on choisira la date du premier mai pour réclamer plus de dignité. Les cris suivront. Dans le monde entier, l’initiale de mai devient jour de revendication, une églantine à la boutonnière ouvriere. Les slogans emplissent les faubourgs des Alpes où l’on tente à l’initiative de la CGT de « chômer » ce jour là malgré les menaces des directions. Le journal ouvrier, « Le Travailleur savoyard » raconte que le 1er mai 1906, « des centaines de travailleurs défilèrent, le triangle rouge au revers de la veste ». Et le journaliste d’expliquer que ce triangle symbolisait la division souhaitée de la journée en trois temps : 8 heures de travail, huit de heures de sommeil, huit heures de loisirs. Le triangle à la boutonnière disparaîtra bientôt au profit de la fleur de muguet en 1907.
A Fourmies, ville du Nord, le 1er mai 1891, la police tire sur la foule. On relève 10 morts. Le drame enracine encore un peu plus le 1er mai dans la tradition de lutte des ouvriers français. Il faudra de nombreuses batailles notamment à Albertville où furent enregistrées des « manifestations monstres de mécontentements » le 1er mai 1909 et qui réunirent selon les archives, 4000 personnes, pour pousser les gouvernements à légiférer sur la réduction du temps de travail.
Ce sera fait le 28 juin 1919 quand l’Etat sous la pression de la CGT signe le décret légalisant les 8 heures. Les manifestations rituelles du premier mai seront désormais l’occasion de revendications diverses. A noter celles du 1er mai 1936,où, à Paris, à deux jours des élections du Front Populaire, vit défiler 200 000 personnes. A la Libération, en 1947, le gouvernement de la République fera du premier jour de mai un jour férié et …payé.
Ci dessous, le tract de la CGT ainsi que le lien vers notre site confédéral qui indique notamment les lieux des 250 manifestations.