Une centaine de personnes ont marché pour la PAIX à Chambéry ce samedi 24 septembre 2022.
Nous retrouverons ci dessous la prise de parole de l’inter organisations lue par nos camarades du Mouvement de la Paix ainsi qu’un courrier adressé aux élu(e)s des différentes collectivités locales pour leur demander d’intervenir pour que notre Pays signe le TIAN.
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De nombreux conflits se déroulent partout dans le monde.
L’Ukraine, bien entendu, nous vient spontanément à l’esprit.
Cette guerre, déclenchée par la Russie, au cœur de l’Europe, nous touche particulièrement par sa proximité. La menace d’utilisation de l’arme nucléaire fait beaucoup plus que nous inquiéter. Ses conséquences économiques, dévastatrices pour l’Ukraine, s’étendent très largement à une grande partie du monde, bouleversant la vie quotidienne d’une bonne partie de l’humanité.
En cette Journée Internationale de la Paix, alors que se tient l’Assemblée Générale de l’ONU, nous n’oublions pas les autres conflits qui meurtrissent la planète.
Nous n’oublions pas l’Éthiopie, condamnée par l’ONU pour des crimes de guerre particulièrement graves, et dont 9 millions d’habitants ont besoin d’aide humanitaire.
Nous n’oublions pas le Yémen, qui connaît la pire crise humanitaire au monde.
Nous n’oublions pas le Myanmar, ni Haïti, ni la Syrie, ni les nombreux pays africains touchés par des guerres civiles, ni l’Afghanistan qui, après des décennies de guerre, se trouve face à une crise humanitaire sans précédent.
Nous n’oublions pas la Palestine. Le conflit israélo-palestinien dure depuis plus de 70 ans. C’est une guerre militaire, économique, coloniale, idéologique qui cause souffrance et détresse pour la population enfermée à Gaza, pour celle de Cisjordanie, et aussi pour la population palestinienne d’Israël, toutes victimes d’une situation d’apartheid.
Nous sommes inquiets pour le conflit qui s’intensifie entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan ;
Nous sommes inquiets pour la situation des Balkans qui, de nouveau, connaît des tensions préoccupantes.
Préoccupés par les guerres, nous le sommes aussi par les conséquences du changement climatique.
Le dernier rapport du GIEC, a été qualifié par Antonio Gutierres, secrétaire Général de l’ONU, d’ « atlas de la souffrance humaine ». Il met en avant les effets dévastateurs du changement climatique sur la nature et les populations de toutes les régions, notamment les plus vulnérables.
Sont particulièrement impactées l’agriculture, la biodiversité, la santé entraînant une augmentation de la pauvreté et des inégalités.
Ces dix dernières années, la mortalité dues aux inondations, à la sécheresse et aux tempêtes a été 15 fois plus élevée dans les pays du Sud, pourtant ceux qui émettent le moins de gaz à effet de serre.
Les migrations vont continuer de s’intensifier. On compte plus de 20 millions de déplacés climatiques par an depuis 2008 dans le monde.
Ces derniers mois, les vagues de chaleur, la diminution du rendement agricole, les pénuries d’eau, les inondations nous ont mis à notre tour face à la réalité.
Dans ce contexte, l’augmentation constante des dépenses militaires nous révolte.
Pour la première fois, en 2021, les dépenses militaires mondiales ont dépassé les 2000 milliards de dollars.
2113 milliards de dollars ont été consacrés à l’industrie de guerre, en hausse de 6,1% par rapport à 2020.
Pour ce qui est de la France, sur la période de 2019 à 2023, la loi de programmation militaire prévoit un budget de 198 milliards €, en hausse de 23% par rapport à la période précédente.
Comment expliquer ces choix alors que les inégalités explosent partout dans le monde.
La misère s’étend. Toutes les 4 secondes, une personne meurt de faim. Dans l’heure qui vient de s’écouler, ce sont 900 personnes qui ont perdu la vie parce qu’elles n’avaient pas de quoi se nourrir.
La France n’est pas épargnée.
L’hôpital est à bout de souffle, les services d’urgence saturés, les ehpad soumis aux lois du marché, les crèches sommées de recruter du personnel non qualifié.
Les écoles, collèges et lycées manquent d’enseignants et on « forme » des vacataires en 4 jours.
En parallèle, se développe auprès des jeunes lycéens le SNU (Service national Universel). L’exemple du Brésil nous montre, si besoin était, qu’un un environnement militarisé ne laisse aucune place à une éducation libératrice qui émancipe
l’élève en tant qu’être humain.
En début de mois, la 16e édition du baromètre de la pauvreté et de la précarité Ipsos / Secours populaire français mettait en lumière la difficulté pour une grande partie de la population de subvenir à ses besoins essentiels en pleine flambée des prix de l’énergie et de l’alimentation.
Nous célébrons la Journée Internationale de la Paix.
Pour nous, il est grand temps de se détourner d’une économie de guerre qui entraîne malheur et destructions.
Il est grand temps d’investir, largement, dans la construction d’un monde plus juste, plus solidaire, plus pacifique.